Le pays se morcèle ainsi en petits royaumes, jusqu’à l’apogée au VIIe siècle des bouddhistes du Shrivijaya. Vient ensuite la dynastie des Shailendra, qui laisse son empreinte dans les édifications des temples de Burabudur, tandis que l’invasion mongole menace. Repoussée, elle permet toutefois à un grand nombre de marins naufragés et de soldats, restés sur place de constituer les bases de la colonisation chinoise en Indonésie.
Le pays regorge de sites et de bâtiments, religieux et culturels qui témoignent de la grandeur des royaumes d’antan qui ont mené leur politique d’expansion au plus profond du territoire, dans des régions souvent hostiles.
À partir du XIIIe siècle, les musulmans venus d’Inde ou du Moyen-Orient progressent en Indonésie où ils arrivent essentiellement pour commercer. La pression religieuse s’accentue alors, et les adeptes des courants hindouistes se réfugient principalement sur l’ile de Bali.
Quant aux Chinois qui se pressent désormais ici, ils officient essentiellement d’un point de vue économique et donneront du fil à retordre aux premiers colons européens qui accosteront.
Les épices et les richesses naturelles importées par les marchands arabes sur les côtes méditerranéennes ont donné le gout aux conquistadors de venir voir de plus près, par eux même. C’est ainsi que les Portugais arrivent en force et élaborent des comptoirs à partir des années 1520, chassant les musulmans vers des ports au nord de Sumatra, négociant, exportant, et commençant une évangélisation des populations. Lorsque la Compagnie des Indes orientales est fondée en 1601, les Hollandais entrent en force en Indonésie et reprennent les principaux ports aux Portugais pour assoir leur commerce. Avec l’aide des Chinois, ils exploitent les plantations d’épices, et destituent aussi les musulmans encore en place. Ce n’est qu’à compter de 1920, qu’un fort esprit nationaliste voit le jour, alors que l’Indonésie est toujours sous le joug néerlandais.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les Japonais occupent le terrain, libèrent les prisonniers politiques, qui réclameront l’autonomie de leur pays. C’est chose faite après la capitulation du Japon, et l’Indépendance est signée le 17 aout 1945, et instaure la République Indonésienne.
Sukano, le révolutionnaire en devient président le 18 août de la même année. Tandis que la situation économique et sociale se dégrade au fil des ans, une tentative de coup d’état communiste a lieu le 30 septembre 1965. Il déclenchera une répression sanglante de l’armée qui massacrera des milliers de sympathisants. Le général Suharto est promu président en mars 1968 et Sukano le sanguinaire assigné à résidence. Un ordre nouveau semble s’instaurer, l’armée est épurée, l’économie connait une belle croissance, toute la vie politique se réorganise. Mais on est toujours bien loin d’un esprit démocrate, et l’autoritarisme du Président, entraine le pays dans le chaos.
La crise financière de 1997 verra sa destitution.
Depuis lors, la démocratie tente de se construire, les présidents se succèdent, dans une région du monde très marquée par les influences religieuses. La vision d’un islam modéré se profile, un facteur essentiel pour ce pays classé premier pays musulman au monde.
L’Indonésie possède une carte diplomatique à jouer, mais aussi stratégique de par sa situation géographique. Ce souci de maintien de la paix le positionne désormais différemment sur la scène internationale. Des orientations saluées par les démocraties du monde. Un pays au passé douloureux qui n’a jamais cessé de se remettre en question.